UN PEU D'HISTOIRE

 

 

Le Bonsaï (arbre-en-pot), ou Penjing, est né en Chine il y a plus de mille ans. Au Japon, il est apparu au VIème siècle où il était réservé à la noblesse. Par la suite il atteignit toutes les couches de la population, des moines Bouddhistes l'ayant véhiculé à travers tout l'Orient. On raconte qu'un fonctionnaire chinois, fuyant la domination Mandchoue, se serait réfugié au Japon, emportant avec lui ses arbres et des documents relatifs à cet art. On trouve d'ailleurs toujours dans ce pays des arbres pluricentenaires, travaillés et bichonnés par des générations de passionnés qui ont amené cet art au meilleur niveau en developpant une grande quantité de formes, de styles et de techniques.

Aujourd'hui les Bonsaïs sont universellement connus, et c'est justement à la suite de "l'exposition universelle" de Paris à la fin du XIXème siècle que l'engouement pour cet art est arrivé en occident.

Le Bonsaï n'est pas, comme beaucoup le croient, un arbre nain, mais un arbre qui s'est miniaturisé en s'adaptant à la taille de son espace de terre, de son pot, par la taille de ses racines et ses branches. Si, après des années de culture en pot, on le remet en pleine terre, il retrouvera un développement normal en quelques années.

Existent aussi de "vrais" Bonsaïs naturels, façonnés au gré des intempéries et du temps qui passe. Ce sont là des arbres ou arbustes qui ont réussi à pousser dans une petite poche de terre dans un trou de roche, ou bien accrochés à une falaise, ou encore dans des prés d'élevage où des animaux leur broutent continuellement les jeunes pousses...
   

Les premiers Bonsaïs d'antan n'étaient que des arbres prélevés en montagne appelés "Yamadori" (la Voie de la Montagne). Ces prélèvements sont aujourd'hui interdits sans autorisation du propriétaire ou de l'O.N.F.. De plus cet acte est souvent voué à l'échec, l'arbre ne survivant sur ses réserves que peu de temps et dépérissant inexorablement en un an ou deux. Cela dit, lorsque cela marche, les sujets prélevés font souvent partie des specimens les plus remarquables.

On pense souvent que la culture de ces arbres afin de leur garder petite taille se rapproche d'une forme de torture. En réalité, avec les soins apportés quotidiennement, l'arbre croît et vieillit à l'égal des arbres des forêts, en subissant même beaucoup moins d'agressions comme la sécheresse, les tempêtes, le gel ou les parasites que l'on sait combattre. Ils sont surveillés et protégés (Ex: La ligature des branches avec du fil de cuivre qui peut paraître dure pour l'arbre mais qui, si c'est bien réalisé, ne le fait pas souffrir et lui apporte une harmonieuse mise en forme des branches et non un ralentissement de la montée de sève comme on le dit souvent). En fait le Bonsaï a une vie beaucoup plus douce que ses grands frères!

Enfin, élever un Bonsaï, c'est renouer avec la nature des liens essentiels que l'on a trop tendance à oublier ou à laisser disparaître alors que notre milieu naturel s'urbanise et se bétonne de tous côtés. Cet Art nous rappelle ainsi que certaines valeurs sont primordiales et certains éléments indispensables à notre vie: l'eau, la lumière, l'air, la terre...

Cette passion est basée sur la contemplation et l'imagination. Chacun peut y exprimer ses sentiments et chaque arbre est une sculpture vivante en perpétuelle évolution. La verité, c'est qu'un Bonsaï n'est jamais fini! Mais il faut avant tout savoir les bien cultiver pour leur apporter une pleine vitalité. D'ailleurs, cet arbre n'est beau qu'en pleine santé... et comment pourraient-ils vivre si longtemps si on n'y apportait tant de soin, d'attention et de délicatesse...

La contemplation de la beauté de cet arbre, tout en sachant le travail effectué, est source de fierté, de respect et de fascination. Chaque arbre est réellement unique et incarne tout ce que la vie a de fragile et de magique.

 
 
 



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